L'introduction de la Réforme
à Chartres aurait son origine dans des événements
ayant eu lieu auparavant à Meaux. L'influence de Calvin se répand
depuis Orléans où il vécut en 1528 et 1529. Clément
Marot est emprisonné à Chartres en 1526 pour "luthéranisme".
Le développement du protestantisme
est facilité par la tolérance et la sympathie pour les idées
de la Réforme de deux évêques, Louis Guillard puis
son neveu Charles Guillard. Ce dernier est convoqué à Rome
à la suite du prêche dans la cathédrale d'un prêtre
protestant.
En 1559, l'Église Réformée
de Chartres est présente au premier synode secret qui
permet
aux nouvelles églises de se donner une confession de foi et une
discipline commune. Charles Renard, premier Pasteur de Chartres,
arrive en 1561. Mais le culte réformé est interdit dans les
villes : le temple de Chartres est donc à Pont-Tranchefêtu.
En 1562 débute la période
des huit guerres de religion. La ville de Chartres est touchée elle
aussi. Catherine de Médicis ordonne l'arrestation de nombreuses
personnalités protestantes ; le pasteur de Chartres et Jean de Montescôt,
autre personnalité protestante de Chartres, n'échappent pas
à la répression. L'évêque Charles Guillard,
jugé trop tolérant, est remplacé par Nicolas de Thou
en 1572.
Au sortir de ces événements,
l'Église Réformée de Chartres est dans une situation
précaire. Des lieux de culte subsistent néanmoins chez des
particuliers, à Pont-Tranchefêtu, Oinville-sous-Auneau et
Gallardon.
De 1598 (Édit de Nantes)
à 1685 (révocation par l'Edit de Fontainebleau), L'Église
Réformée de Chartres est malmenée. Elle entre en semi
clandestinité en 1660, pour être démantelée
et spoliée de ses biens à la révocation de l'édit
de Nantes. La présence de Louis XIV au château de Maintenon
accélère le déclin des églises protestantes
de la région.
Charles Ferdinand de Neuville, évêque
d'alors, encourage les abjurations, aidé par le Régiment
d'Anjou. A cette occasion, le bas-clergé beauceron fait preuve de
bienveillance à l'égard des protestants. Entre 1685 et 1787
(édit de tolérance), l'Église Réformée
de Chartres disparaît
totalement et se fond
dans l'église du Désert. Ceux qui veulent baptiser leurs
enfants doivent se rendre à l'ambassade de Hollande à Paris.
La communauté protestante
se refonde à nouveau à partir du milieu du 19 ème
siècle, lors de cette période que l'on appelle le Réveil.
Le temple de Pont-Tranchefêtu est inauguré en 1861. L'église
de Chartres reçoit une salle, 67 rue du Grand Faubourg. Le pasteur
Bost est nommé à Chartres en 1870. Paul de Félice,
pasteur en 1883, fera construire le temple actuel qui sera inauguré
en 1887. La communauté regroupe à cette date 400 fidèles
disséminés dans 50 localités du département.
Aujourd'hui, une chapelle oecuménique
dans la cathédrale de Chartres témoigne de l'attachement
des protestants à cet édifice antérieur aux guerres
de religion.