Le
trésor d'une cathédrale désigne autant les objets
qui le constitue que le lieu où ils sont conservés. Ces objets
sont les reliquaires, les vases sacrés, les ex-voto qui peuvent
être des objets précieux.
Avant la Révolution ce mobilier
était disposé dans des salles aménagées dans
la clôture du choeur. Les éléments rassemblés
après le démembrement révolutionnaire ont été
conservés à la sacristie puis à une date récente
(vers 1970) transférés dans la chapelle Saint-Piat, bel édifice
du 14ème siècle situé au chevet de la cathédrale.
Dans cet espace sont présentés les objets : orfèvrerie
et paramentique, puis une section lapidaire. A l'avenir, cette partie lapidaire
devra rejoindre les éléments de la statuaire provenant du
portail
royal et pour lors déposés à la crypte.
La
notoriété du sanctuaire marial attira à Chartres des
pièces insignes tel le Voile de la Vierge. Ce tissu venant
de Constantinople était devenu la propriété de Charlemagne,
grand-père de Charles le chauve, qui l'offrit à la cathédrale
en 876. Il est depuis peu présenté dans une chapelle du déambulatoire.
Ce voile uni a longtemps enveloppé dans une écharpe de l'impératrice
Irène de Constantinople, décoré de fleur et d'oiseaux
s'inspirant de l'art égyptien. Cette écharpe est présentée
au revers de la grande vitrine au dessous des ex-voto indiens.
Face
à cette vitrine est exposé un ensemble de vêtements
taillés pour habiller la Vierge du Pilier, ce don de Monsieur Olier,
fondateur du séminaire Saint-Sulpice de Paris au 17ème siècle,
se décompose d'une robe qui est un travail parisien du 17ème
puis d'une grande écharpe ottomane du 16ème.
Au centre de la vitrine principale,
se trouve une petite armoire qui, portes ouvertes, forme un triptyque,
elle est désignée sous le nom de tabernacle de Saint-Aignan,
ce meuble est décoré d'émaux de Limoges du début
du 13ème siècle.
Dans
la même vitrine nous avons une variété de belles pièces
: crosse émaillée du 13ème, navette à encens
en forme de nef du 16ème, un calice offert par Henri III en 1582,
l'ex-voto de Madame Elisabeth et la crosse en bois doré de l'évêque
constitutionnel.
La partie lapidaire consiste essentiellement
en éléments du jubé du 13ème. Le vandalisme
canonial, en 1763, avait brisé et enfoui dans le pavage un ensemble
de sculptures dont on a pu récupérer une très belle
nativité.
On peut se laisser à rêver
sur des éléments partis à la fonte des métaux
à la période révolutionnaire. Quelques pièces
qui n'étaient pas faites pour ce creuset subsistent, certaines en
dehors de Chartres, tel le camé sur agate de Jupiter, exposé
au cabinet des Monnaies et médailles de la Bibliothèque Nationale.