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Arche d'Alliance

Arche d'Alliance

 

Sur l’un des piliers du Portail Nord de la cathédrale est figurée l’Arche d’Alliance, avec son contenu, l’Arche qui est un coffre dont le sculpteur a ciselé les pentures de fer forgé et la serrure avec une incroyable habileté.  On distingue parfaitement son contenu : les Tables de La Loi, reçues par Moïse, le vase ayant renfermé la manne et la baguette d'Aaron qui avait fleuri. Dans l'arcature de droite, les Philistins massacrent les deux fils d'Héli, Ophni et Phinées, et ils vont s'emparer de l'Arche.  Il y avait à droite, avant la mutilation des ces sculptures, deux soldats philistins.  De celui qui était traité en haut-relief on ne voit plus que le bas du corps, avec le ceinturon et l'épée au fourreau.  L'autre, en demi-relief, est coiffé d'un casque conique et tient une lance.  Les deux fils d'Héli, habillés de longues robes, s'effondrent. (En apprenant leur mort, Héli tombera à la renverse et se fracassera le crâne) Juste sous l'arcature de gauche du même socle, la statue de Dâgon, l'idole des Philistins, choit de son piédestal. Un spectateur, à gauche, exprime sa surprise en levant les mains.  Les Philistins, se rendant compte que la possession de l'Arche ne leur porte pas chance, décident de la renvoyer chez les Hébreux.  En avant, un prêtre philistin, les mains voilées, prend l'Arche. (1)

Plusieurs hypothèses ont été soulevées à partir de cette représentation, il a été dit que l’Arche d’Alliance serait enterrée sous la cathédrale ; Naturellement, l'Arche d'Alliance enterrée sous la cathédrale de Chartres, après avoir été prise à Jérusalem, en 1118, par des chevaliers français, est pure légende, mise en circulation en 1966. (2)
Je pense que Jean Villette (érudit historien local) à Louis Charpentier (3) ; qui pense à un retour de l’Arche en France « via » les Templiers et la seule représentation connue de cette Arche serait celle de Chartres et laisserait à penser que cette dernière n’est pas innocente.

On lit sur le socle de cette représentation
  

HIC AMMTVP. (pour: amittitur) ARCHA (pour: arca) CEDERIS (pour: federis)

c'est à dire: Ici est perdue l'Arche d’Alliance.

Le dernier socle montre le retour de l'Arche chez les Hébreux.  Le coffre de bois précieux est posé sur un chariot.  Là encore, les pièces de ferronnerie sont sculptés avec soin.  L'artiste a été prié aussi de ne pas oublier les étranges « rats d'or » et les non moins étranges « tumeurs d'or » dont parle le Premier Livre de Samuel au chapitre 6, évoquant les calamités et l'épouvante.  Les « tumeurs » ont été figurées sous forme de spirales, comme des bourbillons éjectés d'un furoncle.
D'épais nuages ont été sculptés au-dessus de l'Arche, sans doute pour rappeler l'orage envoyé par Dieu, épisode légendaire ajouté plus tard au texte biblique.  Ou bien ne serait ce pas la nuée, signe de la présence de Dieu dans le livre de l’Exode ? Conformément au récit biblique, deux vaches sont attelées au chariot portant l'Arche.  Mais au lieu quelles soient guidées par leur instinct pour aller vers les Hébreux, elles sont (tout à fait à gauche) conduites par un ange, ce qui traduit l'intervention providentielle. (4)
 

(1) Jean Villette, 1994, Les portails de la cathédrale de Chartres, éditions Jean-Michel Garnier
(2) Ibidem
(3) Louis Charpentier Les mystères de la cathédrale de Chartres, Robert Laffont, collection les énigmes de l'univers, 1966
(4) Jean Villette, 1994, Les portails de la cathédrale de Chartres, éditions Jean-Michel Garnier
 
 

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L'Arche d'Alliance
dans les livres

La Bible  - L'Exode 25- 10-21

1 Yahvé parla à Moïse et lui dit : [...]  10 " Tu feras en bois d'acacia une arche longue de deux coudées et demie (a), large d'une coudée et demie et haute d'une coudée et demie. 11 Tu la plaqueras d'or pur, au-dedans et au-dehors, et tu feras sur elle une moulure d'or, tout autour. 12 Tu fondras pour elle quatre anneaux d'or, et tu les mettras à ses quatre pieds : deux anneaux d'un côté et deux anneaux de l'autre. 13 Tu feras aussi des barres en bois d'acacia; tu les plaqueras d'or, 14 et tu engageras dans les anneaux fixés sur les côtés de l'arche les barres qui serviront à la porter. 15 Les barres resteront dans les anneaux de l'arche et n'en seront pas ôtées. 16 Tu mettras dans l'arche le Témoignage (b) que je te donnerai.
17 Tu feras aussi un propitiatoire (c) d'or pur, de deux coudées et demi de large. 18 Tu feras deux chérubins (d) d'or repoussé, tu les feras aux deus extrémités du propitiatoire. 19 Fais l'un des chérubins à une extrémité et l'autre chérubin à l'autre extrémité : tu feras les chérubins faisant corps avec le propitiatoire, à ses deux extrémités. 20 Les chérubins auront les ailes déployés vers le haut et protégeront le propitiatoire de leurs ailes en se faisant face. Les faces des chérubins seront tournées vers le propitiatoire. 21 Tu mettras le propitiatoire sur le dessus de l'arche et tu mettras dans l'arche le Témoignage que je te donnerai. 22 C'est là que je te rencontrerai. C'est de sur le propitiatoire, d'entre les deux chérubins qui sont sur l'arche du Témoignage, que je te donnerai mes ordres pour les Israélites. [...]

a - Une coudée mesure approximativement 44 cm
b - "Témoignage" : traduction reçue du mot edût qui désigne proprement, d'après les parallèles orientaux, les clauses d'un traité imposé par un suzerain à son vassal. Le "Témoignage" est ici le Décalogue, écrit sur les tables de pierre appelées quelquefois "tables du Témoignage" . En conséquence, l'arche est appelée "arche du Témoignage" .
c - Traduction reçue du mot kappôret, de la racine kapar : "couvrir", mais aussi "faire l'expiation", "effacer". Le kappôret est présenté ici comme distinct de l'arche. Il intervient, sans l'arche, dans le rituel post-exilique du jour de l'Expiation, Lv 16 15, et 1 Ch 28 11 appelle le Saint des Saints la "salle du propitiatoire". Il semble que le propitiatoire et les chérubins qui y sont attachés étaient, dans le Temple post-exilique, le substitut de l'arche et des chérubins du Temple de Salomon. La description sacerdotale les a réunis, cf. v.21. Yahvé apparaît sur le propitiatoire et c'est là qu'il parle à Moïse, v.22; Lv 16 2; Nb 7 89.
d - Le nom correspond à celui des karibu babyloniens : génies à la forme mi-humaine, mi-animale, qui veillaient à la porte des temples et des palais. d'après les descriptions bibliques et l'iconographie orientale, les chérubins sont des sphinx ailés. Dans le Temple de Jérusalem, ils encadrent l'arche, 1 R 6 23-28. Ils n'apparaissent sûrement dans le culte de Yahvé qu'à partir du séjour de l'arche à Silo, où l'on dira que Yahvé "siège sur les chérubins", 1 S 4 4; 2 S 6 2; cf. 2 R 19 15; Ps 80 2; 99 1, ou "chevauche les chérubins" , 2 S 22 11; cf. Ps 18 11. En Ez 1 et 10, ils tirent le char de Dieu. Les chérubins n'existaient pas dans le culte du désert. Ceux du Temple de Salomon ont disparu avec l'arche. Dans le Temple post-exilique, deux petites figures de chérubins ont été attachées au propitiatoire, cf. n. précédente.
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Voyez le signe, Le symbolisme ancien,
par Ralph M.Lewis, éditions rosicruciennes, 1988

A l'origine, un temple était simplement un endroit sur le sol, un lieu réservé à un but sacré ou d'adoration, où hommes et femmes pouvaient se rassembler en vue d'effectuer leurs offrandes et de méditer. C'était le lieu saint. Cela ne recouvrait pas une notion d'édifice, mais plutôt d'un endroit. C'était la coutume d'avoir en ce lieu un point focal représenté par une petite structure ou autel, qui figure la présence de Dieu. Ce point central fut désigné du nom de : Saint des Saints, et l'autel du nom d'Arche ou de Shekinah. Plus tard, lorsque de véritables édifices furent construits, la Shekinah ou l'Arche, furent toujours placés en leur centre, afin de protéger le lieu sacré. C'était l'endroit où, pensait-on, la conscience de Dieu descendait sur le plan terrestre. De là vint la croyance actuelle, que l'on trouve dans la plupart des religions, que partout où l'homme dédie à Dieu un objet, un endroit ou bien une circonstance de la vie, la présence de Dieu y pénètre et les rend saints et sacrés, en vertu de leur consécration.


Le symbolisme du Temple Chrétien,
Jean Hani, Guy Trédaniel éditeur, 1990 , (page 27)

[...] Ainsi, les différents sanctuaires de l'Ancien Testament ont-ils été édifiés suivant les indications de Dieu. Il est dit, à propos de Betzéliel et Aholiab, architectes désignés de l'Arche d'alliance, que Dieu "les avait remplis d'un esprit de sagesse, d'intelligence et de science pour toutes sortes d'ouvrages, pour inventer tout ce que l'on peut faire" (EX, 35, 34)


Le symbolisme du Temple Chrétien,
Jean Hani, Guy Trédaniel éditeur, 1990 , (page 113, 114)

[...] Enfin, l'autel majeur joue le rôle de la pierre shethiyah qui supportait l'Arche, en ce sens qu'il supporte le tabernacle. Ce dernier mot, qui signifie : la tente, désignait chez les Hébreux, l'ensemble formé par le "Saint" et "le Saint des Saints". L'actuel tabernacle peut être considéré, de ce point de vue, comme une réduction du temple. Mais, surtout, il rappelle, tant par ses dimensions restreintes que par son rôle, l'Arche (arca : coffre). Celle-ci renfermait les tables de la loi, la verge d'Aaron et une mesure de la manne ; là; entre les chérubins, se manifestait le Shekinah, la "Gloire" ou la "Présence" divine. Et dans le tabernacle chrétien repose la véritable Manne, le "Pain vivant descendu du ciel". Dans certaines églises (ex : Meslay-le-Vidame 28, note de BG), on voit des "gloires" : un triangle rayonnant portant le nom divin : YHWH , en son centre; c'est une matérialisation symbolique de la Shekinah. Enfin, les petits rideaux tendus devant le tabernacle rappellent, tout à la fois, la tente du désert et le voile cachant  le "Saint des Saints". [...] A l'oratoire de Germigy-des-Prés (IXè siècle), on a encastré dans la voûte du sanctuaire une mosaïque byzantine représentant l'Arche d'alliance, avec les anges et la main de Dieu. Au-dessous court une inscription latine ainsi conçue : "Regarde le Saint Oracle et les Chérubins, contemple la splendeur de l'Arche de Dieu, et, à cette vue, songe à toucher par tes prières le Maître du tonnerre." [...]


Dictionnaire de la Bible
André-Marie Gérard, Laffont 1989.

Le mot "arche", tiré du latin arca, traduit le mot hébreu arôn : "le coffre". Le coffre, meuble de grande tente, sert de siège aussi bien que de contenant. l'Arche sainte mentionnée plus de deux cents fois dans la Bible est l'un et l'autre : trône du Dieu d'Israël et châsse qui contient la preuve de l'Alliance qu'il a nouée avec son peuple.
Telle qu'elle se trouve décrite dans le livre de l'EXODE (25- 10-16), elle se présente comme un coffret rectangulaire en bois d'acacia, dont les dimensions sont données en coudées : 2,5 x 1,5 x 1,5 ; soit, d'après les différentes valeurs attribuées à la coudée en Égypte et dans les autres pays du Proche Orient : de 1,10m à 1,30m de longueur sur 0,70m à 0,80m de hauteur et de largeur environ.
Elle porte aux quatre angles des anneaux dans lesquels glisseront les barres de portage. Le tout est revêtu d'un placage d'or martelé. Le couvercle, lui, est fait d'or massif : c'est le "propitiatoire", traduction du mot hébreu qui signifie "faire expiation", par allusion au rite du "Jour des expiations" où le grand prêtre aspergeait du sang d'un bouc sacrifié pour les péchés du peuple ce couvercle de l'Arche. Le propitiatoire est lui-même surmonté de deux chérubins, d'or aussi, personnages ailés probablement inspirés des génies ou lions à face humaine des civilisations de Mésopotamie. Là est "le trône de Yahvé" : "entre les chérubins". Là est le lieu "de la Rencontre" : de Yahvé avec Moïse, de Dieu avec son peuple.
Nul ne sait si une description aussi précise est bien celle du meuble liturgique primitif, ou si elle correspond mieux à ce qu'il devint au cours des  âges. Nul non plus ne saurait faire l'exact inventaire de son contenu ni garantir que celui-ci demeura inchangé d'un bout à l'autre de son histoire. Les textes des différentes époques s'accordent cependant pour préciser que Moïse déposa dans l'Arche "le Témoignage" reçu de Yahvé au Sinaï ; le terme désigne sans équivoque les deux tables du Décalogue, celles "des dix Paroles" qui témoignent de l'Alliance. Selon certaines versions des NOMBRES le bâton d'Aaron, après qu'il eut fleuri et mûri des fruits pour marquer par un signe éclatant le choix du frère de Moïse comme prêtre de Yahvé, aurait été lui aussi enfermé dans le précieux coffre. Mais il vaut mieux lire qu'il fut placé "devant lui", de même que le vase empli de manne dont parle l'auteur de l'épître aux HÉBREUX en se référant sans doute à un passage de l'Exode : "Aaron le déposa devant le Témoignage, afin qu'il soit gardé". Une tradition rabbinique enfin voudrait que les morceaux des premières Tables du Décalogue, brisées par Moïse après l'épisode du veau d'or, aient été conservées auprès des nouvelles Tables, ainsi qu'un exemplaire du Pentateuque ou du moins du DEUTERANOME; ce que ne signale aucun texte biblique.
Quelle qu'elle ait été, l'Arche d'Alliance ou Arche du Témoignage demeure depuis l'Alliance au Sinaï le centre du culte mosaïque, attestant la présence de Yahvé parmi les siens. Elle sera vénérée dans le lieu le plus saint (le saint des Saints) du Sanctuaire du désert puis du Temple de Jérusalem, installée au cœur des campements, portée au milieu des colonnes en marche.
La progression est-elle hésitante ? Alors l'Arche du "seigneur de toute la terre" ouvre le passage : le Jourdain écarte ses eaux devant elle, ou plutôt devant celui qui par elle se manifeste, et tout le peuple franchit le fleuve à pied sec pour pénétrer dans le Terre promise. La ville forte de Jéricho, porte de Canaan, verra ses défenses crouler au son des trompettes qui accompagnent l'Arche sainte, au septième jour d'une procession solennelle d'Israël derrière le trône de son Dieu.
Une fois les tribus réparties, sinon solidement installées, en Canaan, l'arche demeure peut-être à Béthel, plus sûrement à silo. D'abord, semble-t-il, sous la tente qui l'avait abritée durant la vie normale des Hébreux au désert. A l'époque des Juges dans un sanctuaire où l'on célèbre "d'année en année, la fête de Yahvé", et que le premier livre de SAMUEL nous montre desservi par la famille du prêtre Éli; c'est là que le jeune Samuel lui-même sera consacré à Yahvé et recevra sa vocation prophétique.
C'est là aussi que les guerriers d'Israël, battus par les Philistins dans la région d'Apheq, au nord-est de Jaffa, viennent chercher "l'Arche de Yahvé pour qu'elle [les] sauve de la main de [leurs] ennemis". Mais ce jour-là, Yahvé n'est pas avec son peuple parce que ce peuple a accepté la corruption, l'impiété et la débauche. Israël est vaincu, l'Arche enlevée par les païens philistins qui la tiennent pour un temps prisonnière à Archdod, dans le temple de Dagon leur idole. Or sa présence attire sur la statue du faux dieu et sur les habitants d'Achdod, puis de Gat et d'Eqrôn, de telles humiliations et calamités que les princes des Philistins décident de renvoyer l'Arche aux Israélites, accompagnée de présents en amende honorable, afin de se libérer de la malédiction du Dieu d'Israël.
Conduite sur un chariot par un attelage sans bouvier, elle est retrouvée par les lévites à Bet-Chèmech, sur la frontière nord du territoire de Juda, où certains habitants, qui probablement n'eurent pas vis-à-vis de l'arche sainte l'attitude convenable devant ce que Yahvé approche, sont frappés de mort. C'est finalement aux Gabaonites de Qiryat-Yéarim qu'elle est confiée. ils la garderont dans la maison d'Abinadab durant soixante-dix ans environ.
Le roi David viendra l'y chercher, après avoir réuni sous son autorité toute la nation d'Israël et doté celle-ci d'une capitale politique : Jérusalem, dont il veut faire aussi la capitale religieuse. Mais pendant le transport de l'Arche, Ouzza ou Uzza qui conduisait le chariot s'écroule et meurt pour avoir, en un geste trop familier, porté la main sur "le trône de la majesté divine". Plein de crainte, David laisse alors l'arche  au  soin d'un bon yahviste : Obed-Édom, de Gat ou Guittaïm qu'on peut situer approximativement au nord de Jérusalem. Rassuré après trois mois par les bénédictions ainsi attirées sur la maison de ce fidèle, il vient l'y rechercher en grande solennité pour l'amener, cette fois avec toute la pompe et le respect souhaitables, dans sa royale cité. David danse lui-même dans le cortège, devant "le trône" de son Dieu, en simple costume liturgique, ce qui lui attire le mépris de sa trop orgueilleuse épouse Mikal; il introduit l'arche dans une tente-sanctuaire préparée près de son palais, offre des sacrifices, appelle la bénédiction de Yahvé sur le peuple et distribue des dons. Les psalmistes chantent l'événement, entrée triomphale de Yahvé dans sa Demeure : "Qu'il entre le Roi de gloire ! [...] Yahvé a fait le choix de Sion [...] C'est ici mon repos à jamais."
Au roi Salomon revient de remplacer le sanctuaire provisoire de David, sur "la montagne de Sion", par un somptueux temple en dur où l'Arche d'Alliance trouve sa place définitive dans la salle secrète appelée Saint des Saints ou Debir. Alors une nuée marque la divine présence : au jour de la Dédicace "la gloire de Yahvé remplit la maison de Dieu".
Quatre siècles plus tard, les troupes de Nabuchodonosor brûlent cette Maison du Dieu d'Israël, et avec elle l'Arche disparaît à jamais... Bien qu'une tradition populaire, dont on trouve l'écho dans les MACCABEES, veuille qu'avant les sac et l'incendie du Temple de Jérusalem (en 586 av. JC), le prophète Jérémie ait enlevée l'Arche en même temps que le mobilier sacré pour les cacher dans une grotte du mont Nébo "jusqu'à ce que Dieu ait rassemblé son peuple [...] et se manifeste dans la nuée."
Mais on lit dans le livre même de JÉRÉMIE qu'après la réconciliation d'Israël et de son Dieu, "On ne parlera plus de l'Arche de l'Alliance de Yahvé [...] on ne la regrettera pas, on n'en fera pas d'autre." N'est-ce pas plutôt de réalités spirituelles que s'inspire l'auteur du livre des MACCABEES lorsqu'il cite des écrits attribués à Jérémie et inconnus ailleurs ? Le vrai rassemblement du peuple de Dieu s'inscrit dans la perspective de la Parousie, à la fin des temps. Alors dans le Temple éternel du royaume céleste, apparaîtra en effet "l'Arche" de l'Alliance que rien ne pourra plus jamais rompre, mentionnée par l'auteur de l'APOCALYPSE : le gage de l'accord entre Dieu et le nouvel Israël, dont l'Arche d'Alliance du Sinaï et de la Jérusalem terrestre était l'annonce.

 

Copyright © 1999 Bernard Gasté

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