La pierre que j'ai taillée
accroche la lumière
Dont l'aveuglant flot pourpre embrase
les croisées ;
Au Maître du chantier j' adresse
ma prière,
Avant la fin du jour, près
de l'oeuvre achevée.
S' il est quelque mérite dans
ce que j'ai forgé,
C' est que ma main était
conduite par la Tienne ;
Là où je n' ai pas
su comprendre Ta pensée,
Je sais que la responsablité
est mienne.
Qui Te refuserait un instant de sa
peine
Commetrait une faute indigne de
pardon ;
Que ce que j'ai écrit quand
Tu tenais les rènes
Approche pour Toi, par Toi, de la
perfection.
De peur que ne s'efface toute pensée
d' Eden,
Si bien Tu en imprègnes l'
esprit de l'artisan,
Qu' il imite de Dieu l'aisance souveraine,
Mais redevient un homme auprès
du Tout-Puissant.
Le rêve qui se cache au tréfonds
de mes voeux,
Les erreurs commises au goût
amer de bile,
Tu les connais, ô Toi qui
inventas le feu,
Tu les connais, ô Toi qui
inventas l' argile.
Une pierre de plus va occuper sa
place
Dans le temple où se lit
Ta valeur sans égale -
Il me suffit que par la faveur de
Ta grâce
Je n'ai rien vu sur terre qui me
parût banal.
Préserve ma vision, et que
rien ne l' altère ;
Si victoire et défaite tour
à tour se succèdent,
Fais que je n'ai pas besoin du secours
de mes frères,
Que je puisse secourir ceux qui
ont besoin d' aide.
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