Comme je marchais sur la plage,
au soir de ma vie avant de m'enfoncer dans
l'océan de Dieu, je me suis
retourné et j'ai vu sur le sable l'empreinte de mes pas.
Chaque pas était un jour
de ma vie et ils étaient tous là, aussi loin que
pouvait monter mon regard.
Je les ai tous comptés et
je les ai tous reconnus, les jours de joie et les
jours d'angoisse, les pas assurés
et ceux qui trébuchaient.
Du plus loin que j'ai vu ,à
côté de mes traces s'imprimait une trace jumelle
et qui m'accompagnait jusqu'à
mes derniers pas. C'était les pas de Dieu qui
marchait côte à côte
comme il l'avait promis tout au long de ma vie.
Comme un père accompagne
son enfant, il avait marché à mon pas.
Et comme je regardais ce long ruban
de nos traces parallèles, il me sembla
voir qu'à certains endroits
il se rétrécissait et que seule une empreinte se
lisait sur le sable. C'était
l'empreinte des jours les plus noirs, ces jours
de larmes, de souffrance et de deuil,
lorsqu'on se sent très seul et abandonné.
" Seigneur, ai-je crié, ou
étais-tu lorsque j'ai tant pleuré ? Pourquoi ne
marchais-tu plus à mes côtés
?"
Et le Seigneur m'a répondu
: "mon enfant bien-aimé, l'unique trace que tu
vois est la mienne, car à
ces moments-là, moi, je te portais dans mes bras."
|