Celle qui est la plus à gauche,
celle de l’angle nord-est, direction de la levée du soleil lors
du solstice d’été. C’est celui où tout commence et
recommence, celui des nouveaux cycles.
Commençons par l’extérieur,
c’est à dire par l’avant porche.
En
haut de l’arc du porche, au gâble, un évêque qui
encense. Pouvoir spirituel.
En bas des retombées de l’arc,
2 rois assis dans des niches. Pouvoir temporel.
Celui de gauche a les pieds sur
un lion couché. Pépin le Bref ou David ?
Celui de droite a les pieds sur
un homme maîtrisé. Rappel de l’Ecriture qui dit qu «
il a fait de son ennemi l’escabeau de ses pieds »
L’arc du porche laisse voir
une proposition de modèle de vie :
- A la voussure extérieure,
14 statuettes, celles des béatitudes de l’âme selon Saint
Anselme. Les bons les recevront.
- A gauche depuis le bas
:
- La Beauté avec
4 roses sur son écu
- La Liberté avec 2 couronnes
- Souveraineté des
droits, liberté sur les autres
- Souveraineté des devoirs,
liberté sur soi
- La Considération, puissance
spirituelle représentée par 2 mitres
- La Joie du savoir acquis par la
lecture du Livre.
- La Volupté provoquée
par l’encens
- La Rapidité avec 3 flèches
sur son écu.
- La Force représentée
par le lion sur le blason
- A droite en redescendant
:
- La Science, allusion discrète
à l’Alchimie. Au socle la bêtise avec une oie.
- La Sécurité dans
un château fort
- L’Autorité spirituelle
avec 3 poissons
- L’Autorité temporelle avec
3 sceptres
- La Longévité avec
l’aigle en écu.
- L’Amitié avec 2 tourterelles
- La Paix et la colombe de la fin
du Déluge
- A la voussure intérieure,
12 statuettes, qui représentent le travail féminin et sont
basées sur la vie de la Vierge.
- A gauche : la vie active
- Essorage de la laine
- Peignage de la laine
- Teillage (broyage) du lin
- Sérançage (séparation
de la filasse) du chanvre
- Filage
- Mise en écheveau
- A droite : la vie contemplative
- Prière
- Réflexion
- Lecture
- Méditation
- Appel
- Supplication
- L’homme est piètrement
représenté. Seulement 2 personnages au bas des cordons lisses
de la voûte du porche :
- A gauche : un cordonnier
figurant la vie active
- A droite : un moine figurant la
vie contemplative
A l’extrême gauche, sur
le côté, la statue du Roi Dagobert a été
épargnée par les révolutionnaires, probablement du
fait de sa bonne réputation parmi le peuple et d’être relativement
cachée.
Celle de l’angle en face avant a
été complètement détruite. Les spécialistes
pensent qu’il s’agissait de celle de Saint Eloi, en pendant à celle
de Saint Potentien en symétrie à droite.
A l’avant, quatre statues
ornaient l’avancée du porche, ont été enlevées
durant la Révolution en 1793. Nous le savons grâce à
un document du 18ème siècle, qui indique.
- A l’extérieure,
L’Eglise et la Synagogue.
- A gauche, la synagogue
avait les yeux bandées comme il est possible de le voir encore à
Notre-Dame de Paris.
- A droite, l’Eglise tenait quant
à elle, une petite Eglise. (Voir le vitrail de la Rédemption).
Son socle est le seul restant. Il représente une partie de ce qui
était ici explicité, le combat des Vertus et des Vices.
- le Courage qui terrasse
la cruauté (CRVDELITAS) sous la forme d’un lion
- la Curiosité (CVRIOSITAS)
sous la forme d’un singe, pourfendue par la Discrétion.
- Sous la voussure interne :
- A gauche, Lia cousait
sous la Vie Active
- A droite, Rachel lisait sous la
Vie contemplative.
Comme dit ci-dessus, Saint Potentien
et Saint Modeste.
En entrant sous le porche,
les ébrasements :
- A gauche les statues
de l’Annonciation sur trois socles de l’origine, du «péché
» originel.
- Le Prophète Daniel,
sur un socle en forme de dragon.
- L’Archange Gabriel sur un socle
en forme de diable.
- La Vierge de l’Annonciation sur
un socle où l’on voit un serpent dans un pommier, tentant Ève.
Dieu ne faisant pas d’erreur
par définition, la venue de Ève dans le monde d’Adam ne peut être
qu’une volonté du divin afin de faire évoluer le premier
homme, image de Dieu.
Idée reprise dans la Chapelle
Sixtine à Rome sur la fameuse peinture de Michel Ange.
La tentatrice devient alors l’inspiratrice
à l’instigation du serpent.
- A droite les statues
de la Visitation
- Vierge de la Visitation
sur le buisson ardent apparu à Moïse. Il brûle sans se
consommer et représente la virginité de la Vierge. C’est
le symbole du feu divin.
- Sainte Elisabeth, mère
de Saint Jean-Baptiste. Un serviteur rempli une cuve baptismale, allusion
à ce fils qui baptisa dans l’eau. C’est le symbole de l’eau.
- Le Prophète Malachie sur
un socle en forme de griffon qui symbolise Mort et Résurrection
de Christ et du pécheur. Il est le signe du renouveau en Esprit
selon Saint-Jean et le symbole de l’Esprit :
« Il faut naître
d’en haut » (Jean III)
- Trois socles sur le baptême
car selon Saint Matthieu 3-11 :
« Celui qui viendra après
Jean-Baptiste baptisant dans l’eau,
baptisera, lui, dans le Feu et dans
l’Esprit »
- Le baptême, l’Initiation,
efface le péché originel, les erreurs passées, par
la purification. Cela ne pouvait être décrit qu’à l’angle
nord-est.
- Au-dessus, les voussures,
qui représentent en commençant par les plus hautes :
- Les béatitudes
- Les vertus qui triomphent des
Vices
- A gauche, les Vertus cardinales
(Prudence, Justice, Force et Tempérance) avec leurs contraires au-dessous.
- A droite, les Vertus théologales
(Foi, Espérance, Charité et… Humilité pour la symétrie.)
avec leurs contraires au-dessous.
- Les 12 tribus d’Israël, symboles
des 12 Apôtres, représentées par 12 Rois couronnés.
- Enfin dans la voussure la plus
basse, des Anges avec des chandeliers, avec
- A gauche les Vierges Folles
aux lampes renversées
- A droite les Vierges sages aux
lampes pleins
Au tympan, la scène de
la Nativité.
L’Adoration des Rois Mages, qui
viennent du monde entier, représente les repentis qui cherchent
à obtenir l’Initiation du Baptême pour être purifiés.
- A gauche ils offrent des
présents
- A droite, ils dorment, mais le
troisième est prévenu par un Ange de ne pas retourner chez
Hérode qui veut les tuer.
Au linteau, la nature humaine
du Christ est rappelée.
- A gauche, la Nativité
avec la Vierge couchée, au-dessus d’elle : l’Enfant Jésus.
- A droite, Joseph et l’Annonce
aux Bergers. Un chien et une chèvre.