Nous avons deux représentations
du jubé : celle qui suit et celle de Rigaut.
C’est une galerie voûtée.
Du côté de la grande
nef, on voit sept petits toits à pignons aigus : 1 au milieu et
3 de chaque côté.
- Le pignon central, plus
large, soutenu par un trèfle, s’appuie en avant sur 2 fortes colonnes.
Sous ce pignon on a la grande porte du chœur par où les chanoines
entraient solennellement à l’office.
- Les 6 autres pignons latéraux,
sont ornés de 2 arcs trilobés supportant une rosace quadrilobée.
A la rencontre de ces 2 arcs il y a une colonnette et sur les extrémités
on retrouve les grosses colonnes.
A
gauche de la grande porte, en avant du premier pignon, s’élève
un grand baldaquin porté par 2 colonnettes. Sur celui-ci se dresse
la statue habillée de la Vierge Noire dite actuellement Notre-Dame
du Pilier (ne pas confondre ces deux représentations de la vierge).
La statue se trouvait ici depuis le début du XVIème siècle,
apportée par le chanoine Vastin des Fougerais.
On ne sait ce qu’il y avait sous
la galerie, il est d’ailleurs aussi difficile de savoir ce qu’il y avait
au dessus.
Au dessus des pignons courait une
muraille verticale ou frise couronnée par une traverse en bois où
s’élevait un grand crucifix avec les statues de la Sainte Vierge
et de Saint Jean.
Sur la face intérieure, vers
le chœur, la muraille semble avoir été sculptée ;
il est possible d’ailleurs que ce soit les sculptures peintes conservées
à la crypte. (sculptures polychromées datant du 3ème
quart du XIIIème siècle)
D’après Rouillard (1609),
du côté du chœur, de chaque côté de la grande
porte, il y avait 2 escaliers de pierre de taille permettant de monter
sur la plate-forme (derrière la frise et le crucifix) 21m x 4m.
C’est là que l’on chantait à gauche les évangiles
sur un aigle de cuivre et au milieu les épîtres sur un lutrin.
C’est là que fut sacré Henri IV en 1594.
Ce jubé fut détruit
en 1763 car il menaçait de ruine. (déposé à
la chapelle Saint-Martin de la crypte)
Un nouveau jubé fut construit
et enlevé à nouveau en 1869 ; les statues et bas reliefs
qui l’ornaient sont à l’évêché (en partie).
La grille monumentale sert actuellement de porte à l’Hôtel-Dieu.
Remarque : Au premier pilier
gauche de la grande nef, des ex-voto étaient suspendus :
- armures que portaient
Philippe le Bel et son fils à la bataille de Mons-en-Puelle.
- le rouleau de cire nommé
Tour de Ville (tous les ans au 15 mars les échevins du XVIème
siècle le présentaient à la Notre-Dame du jubé.
- le boulet du baron de Bueil
A la destruction du Jubé,
la vierge fut mise contre le pilier des ex-voto.
En 1791, elle fut descendue à
la crypte et céda la place à Notre-Dame de Sous-Terre.
En 1796, elle fut ramenée
au même endroit.
En 1806, elle fut placée
au lieu où elle est actuellement.